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"Manifest von Porto Alegre" / MANIFESTE DE PORTO ALEGRE: DOUZE PROPOSITIONS POUR UN AUTRE MONDE POSSIBLE

19 Einzelpersonen haben eine Erklärung abgeben, die von der Presse teilweise als Abschlusserklärung dargestellt wird

Im Folgenden dokumentieren wir das beim Weltsozialforum 2005 in Porto Alegre (Brasilien) herausgegebene "Manifest von Porto Alegre" - in französischer Sprache -, dem wir eine kurze deutsche Zusammenfassung vorausstellen. Im Anschluss daran gibt es noch eine Kritik daran - in englischer Sprache.


Zum "Manifest von Porto Alegre"

Obwohl Artikel 6 der Prinzipien von Porto Alegre, welche seit dem ersten Weltsozialforum die Arbeitsweise aller Sozialforen festlegen, eine verbindliche Absichtsbekundung im Namen aller Forumsteilnehmer explizit ausschließt, haben 19 Einzelpersonen, darunter Frei Betto, Ignacio Ramonet und Riccardo Petrella, bereits am 29. Januar und damit zwei Tage vor dem offiziellen Ende des WSF in der Weltpresse ein Dokument in Umlauf gebracht, das u.a. über die Deutsche Presseagentur verbreitet nunmehr in vielen Zeitungen als Abschlusserklärung dargestellt wird.

Als Beweggrund für ihr Vorpressen geben die 19 Intellektuellen an, dass der Antiglobalisierungs-Bewegung oft vorgeworfen werde, dass sie keine konkreten Schritte vorschlage. Um diesen kritischen Stimmen zu begegnen, hätten sie die Initiative ergriffen und zwölf Vorschläge für eine andere Welt unter dem Namen "Manifest von Porto Alegre" veröffentlicht. Wohl wissend, dass es sich hierbei um eine private Erklärung handelt, die nicht im Namen des Forums und auch ohne Zustimmung des internationalen Rates des WSF abgegeben wurde, glauben sie dennoch in dessen Geist gehandelt zu haben.

Das Papier, welches beispielsweise von Swissinfo als "Programm für eine Utopie des 21. Jahrhunderts" tituliert wird, liegt bisher u.a. in französischer Sprache vor; eine Übersetzung ins Deutsche ist dagegen noch nicht vorhanden. Im Programm wird laut Presseberichten u.a. die Verlegung des UN-Sitzes auf die südliche Erdhalbkugel gefordert, ferner ein Schuldenerlass für die armen Länder, eine Besteuerung von internationalen Finanztransaktionen, die Förderung eines gerechten Handels, die Ernährungssouveränität für alle, der Abzug der US-Truppen aus allen ausländischen Militärstützpunkten sowie eine Garantie des Rechts auf Arbeit und der Trinkwasserversorgung für alle Länder.

Quelle: http://weltsozialforum.org (Das deutschsprachige Informationsportal zur weltweiten Sozialforum-Bewegung)

Die wichtigsten Forderungen des "Manifests":
  1. Streichung der Schulden für die armen Länder des Südens
  2. Einführung einer Steuer auf Devisenspekulationen (sog. Tobin-Steuer)
  3. Schrittweises Verstopfen aller Steuer- und Finanzparadiese
  4. Anerkennung des Rechts auf Arbeit, soziale Sicherheit und einer gesicherten Altersversorgung für alle Menschen der Erde
  5. Kampf gegen alle Formen der Diskriminierung, des Sexismus, Rassismus und der Fremdenfeindlichkeit; volle Anerkennung der politischen, kulturellen und ökonomischen Rechte der indigenen Völker
  6. Durchführung von Sofortmaßnahmen zur Beendigung der Umweltzerstörung und der drohenden Klimakatastrophe
  7. Durchsetzung aller Formen eines gerechten Handels und Bekämpfung des Freihandels à la WTO
  8. Garantie des Rechts auf Souveränität und Sicherheit der Ernährung für jedes Land
  9. Verbot der Patentierung von Wissen und Leben sowie Verbot der Privatisierung öffentlicher Güter, insbesondere von Wasser
  10. Garantie der Informationsfreiheit
  11. Auflösung von Militärstützpunkten außerhalb der eigenen Landesgrenzen, außer es liegt ein Mandat der Vereinten Nationen vor; dies gilt insbesondere für den Irak und Palästina
  12. Reform und Demokratisierung der internationalen Institutionen mit dem Ziel, dass sie Menschenrechten, sozialen, kulturellen und wirtschaftlichen Rechten einen Vorrang einräumen.
Im Folgenden dokumentieren wir das "Manifest von Porto Alegre" (französisch) sowie eine Kritik daran (englisch), die sich aber weniger an den Inhalten des "Manifests" stört, sondern die seltsame Art und Weise moniert, wie der Text entstanden ist.

Zunächst also der Wortlaut des "Manifest von Porto Alegre" (französisch)


MANIFESTE DE PORTO ALEGRE:
DOUZE PROPOSITIONS POUR UN AUTRE MONDE POSSIBLE

Depuis le premier Forum social mondial tenu à Porto Alegre en janvier 2001, le phénomène des Forums sociaux s’est étendu à tous les continents, et jusqu’aux niveaux national et local.

Il a fait émerger un espace public planétaire de la citoyenneté et des luttes. Il a permis d’élaborer des propositions de politiques alternatives à la tyrannie de la mondialisation néolibérale impulsée par les marchés financiers et les transnationales, et dont le pouvoir impérial des Etats-Unis constitue le bras armé. Par sa diversité et par la solidarité entre les acteurs et les mouvements sociaux qui le composent, le mouvement altermondialiste est désormais une force qui compte au niveau mondial. Dans le foisonnement des propositions issues des Forums, il en est un grand nombre qui semblent recueillir un très large accord au sein des mouvements sociaux. Parmi celles-ci, les signataires du Manifeste de Porto Alegre, qui s’expriment à titre strictement personnel et qui ne prétendent aucunement parler au nom du Forum, en ont identifié douze qui, réunies, font à la fois sens et projet pour la construction d’un autre monde possible. Si elles étaient appliquées, elles permettraient enfin aux citoyens de commencer à se réapproprier ensemble leur avenir..

Ce socle minimal est soumis à l’appréciation des acteurs et mouvements sociaux de tous les pays. C’est à eux qu’il appartiendra, à tous les niveaux - mondial, continental, national et local -, de mener les combats nécessaires pour qu’elles deviennent réalité. Nous ne nous faisons en effet aucune illusion sur la volonté réelle des gouvernements et des institutions internationales de mettre en oeuvre spontanément ces propositions, même quand, par pur opportunisme, ils en empruntent le vocabulaire.

1.- Annuler la dette publique des pays du Sud, qui a déjà été payée plusieurs fois, et qui constitue, pour les Etats créanciers, les établissements financiers et les institutions financières internationales, le moyen privilégié de mettre la majeure partie de l’humanité sous leur tutelle et d’y entretenir la misère. Cette mesure doit s’accompagner de la restitution aux peuples des sommes gigantesques qui leur ont été dérobées par leurs dirigeants corrompus.

2.- Mettre en place des taxes internationales sur les transactions financières (en particulier la taxe Tobin sur la spéculation sur les devises), sur les investissements directs à l’étranger, sur les bénéfices consolidés des transnationales, sur les ventes d’armes et sur les activités à fortes émissions de gaz à effet de serre. S’ajoutant à une aide publique au développement qui doit impérativement atteindre 0,7 % du produit intérieur brut des pays riches, les ressources ainsi dégagées doivent être utilisées pour lutter contre les grandes pandémies (dont le sida) et pour assurer l’accès de la totalité de l’humanité à l’eau potable, au logement, à l’énergie, à la santé, aux soins et aux médicaments, à l’éducation et aux services sociaux.

3.- Démanteler progressivement toutes les formes de paradis fiscaux, judiciaires et bancaires qui sont autant de repaires de la criminalité organisée, de la corruption, des trafics en tout genre, de la fraude et de l’évasion fiscales, des opérations délictueuses des grandes entreprises, voire des gouvernements. Ces paradis fiscaux ne se réduisent pas à certains Etats constitués en zones de non droit ; ils comprennent aussi les législations de certains pays développés. Dans un premier temps, il convient de taxer fortement les flux de capitaux qui entrent dans ces « paradis » ou qui en sortent, ainsi que les établissements et acteurs, financiers et autres, qui rendent possibles ces malversations de grande envergure.

4.- Faire du droit de chaque habitant de la planète à un emploi, à la protection sociale et à la retraite, et dans le respect de l’égalité hommes-femmes, un impératif des politiques publiques, tant nationales qu’internationales.

5.- Lutter, en premier lieu par les différentes politiques publiques, contre toutes les formes de discrimination, de sexisme, de xénophobie et de racisme. Reconnaître pleinement les droits politiques, culturels et économiques (y compris la maîtrise de leurs ressources naturelles) des peuples indigènes.

6.- Prendre des mesures urgentes pour mettre fin au saccage de l’environnement et à la menace de changements climatiques majeurs dus à l’effet de serre et résultant en premier lieu de la prolifération des transports et du gaspillage des énergies non renouvelables. Exiger l’application des accords, conventions et traités existants, même s’ils sont insuffisants. Commencer à mettre en œuvre un autre mode de développement fondé sur la sobriété énergétique et sur la maîtrise démocratique des ressources naturelles, en particulier l’eau potable, à l’échelle de la planète.

7.- Promouvoir toutes les formes de commerce équitable en refusant les règles libre-échangistes de l’OMC et en mettant en place des mécanismes qui permettent, dans les processus de production des biens et services, d’aller progressivement vers un alignement par le haut des normes sociales ( telles que consignées dans les conventions de l’OIT) et environnementales. Exclure totalement l’éducation, la santé, les services sociaux et la culture du champ d’application de l’Accord général sur le commerce des services (AGCS) de l’OMC. La convention sur la diversité culturelle actuellement en négociation à l’UNESCO doit faire explicitement prévaloir le droit à la culture et aux politiques publiques de soutien à la culture sur le droit du commerce.

8.- Garantir le droit à la souveraineté et à la sécurité alimentaires de chaque pays ou regroupement de pays par la promotion de l’agriculture paysanne. Cela doit entraîner la suppression totale des subventions à l’exportation des produits agricoles, en premier lieu par les Etats-Unis et l’Union européenne, et la possibilité de taxer les importations afin d’empêcher les pratiques de dumping. De la même manière, chaque pays ou regroupement de pays doit pouvoir décider souverainement d’interdire la production et l’importation d’organismes génétiquement modifiés destinés à l’alimentation.

9.- Interdire toute forme de brevetage des connaissances et du vivant (aussi bien humain, animal que végétal), ainsi que toute privatisation des biens communs de l’humanité, l’eau en particulier.

10.- Garantir le droit à l’information et le droit d’informer par des législations : - mettant fin à la concentration des médias dans des groupes de communication géants ; - garantissant l’autonomie des journalistes par rapport aux actionnaires ; - et favorisant la presse sans but lucratif, notamment les médias alternatifs et communautaires. Le respect de ces droits implique la mise en place de contre-pouvoirs citoyens, en particulier sous la forme d’observatoires nationaux et internationaux des médias.

11.- Exiger le démantèlement des bases militaires des pays qui en disposent hors de leurs frontières, et le retrait de toutes les troupes étrangères, sauf mandat exprès de l’ONU. Cela vaut en premier lieu pour l’Irak et la Palestine.

12.- Réformer et démocratiser en profondeur les organisations internationales en y faisant prévaloir la primauté des droits humains, économiques, sociaux et culturels, dans le prolongement de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Cette primauté implique l’incorporation de la Banque mondiale, du FMI et de l’OMC dans le système et les mécanismes de décision des Nations unies. En cas de persistance des violations de la légalité internationale par les Etats-Unis, transfert du siège des Nations unies hors de New-York dans un autre pays, de préférence du Sud.

Porto Alegre, 29 janvier 2005

Quelle: http://www.ipsterraviva.net/tv/wsf2005/Manifesto/Manifesto1.html

Folgende Kritik am Vorgehen der "Manifest-Gruppe" wurde formuliert (englisch):

A DIVISIVE CONSENSUS

By TerraViva Team

The 12-point Manifesto launched by 19 WSF intellectuals Saturday did not exactly revolutionize the tents and fields of the World Social Forum, but it certainly filled up the political talk yesterday. In the end, the word "consensus" used by its main proposer, Ignacio Ramonet, to define the document, seemed less than appropriate.

Among the unhappy "celebrities" was Brazilian International Committee member Cândido Grzybowski, who said he was invited to join in by Bernard Cassen, the editor of Le Monde Diplomatique, but refused to sign. He took this decision not because of disagreement with the contents of the document, but the method employed by its sponsors to launch it. "The contents of this proposal is perfect, and I believe 80 percent of the Forum participants would agree with it,"

Grzybowski told TerraViva. "What kills this proposal is the method with which it was created and presented. It goes against the very spirit of the Forum. Here, all proposals are equally important and not only that of a group of intellectuals, even when they are very significant persons."

"It was a political mistake," declared Grzybowski, who believes the document will not even be discussed "because it did not follow the agreed method and it could even generate a rejection by the grassroots of the Forum."

Professor Kamal Mitra Chenoy, former member of the Adhoc India Organising Committee, says he was not aware of the document but is not surprised either.

"As for this document I would consider it a declaration from inside the forum but not of the forum. Even if 3000 organisations sign it, it will not be a WSF declaration. To be that it has to come from the IC and it has to democratically resolve the first debate first," he told TerraViva.

Flavio Lotti, of the Italian NGO Tavola della Pace, thinks in turn that "it is a legitimate initiative; we are in a space which is totally open and the richness of this space makes itself apparent precisely in this kind of situation."

"I personally share the document and also the spirit in which this document has been done. I think that it is not in the mind of the signatories to define a platform to be imposed to anyone. It is an effort to summarize some common initiatives which I believe unify a big chunk of this WSF," Lotti said.

However, he also had some criticism to offer. "The document misses an important issue: that of peace and war, that is dominant nowadays in the international agenda, together with the economy and an important field of work for the world civil society."

Unlike Grzybowski, the leader of Tavola della Pace thinks the Manifesto must be discussed at the next IC meeting scheduled for the end of March, and that it is time for the Forum to face the "taboo" issue of becoming a global political force rather than just a space for debate.

Lotti recognizes that the move by the "Group of 19", presented at a press conference Saturday, involves the risk of divisions within the Forum, given the heavy intellectual weight of the signatories, but trusts that the spirit of the WSF will prevail.

For IC member Elizabeth Robinson, of Amarc, a split is unlikely, because "no matter how hard they are trying to direct things, the Forum has a life of its own". She does not hide her anger, however, both at the document, which "excludes the concept of the right to communication", and at the group, overwhelmingly composed of "males of European descent". Steve Buckley, president of Amarc, said he had not seen the document but "I would have expected it to be discussed in advance and signed by an organization, not by individuals."

"A manifesto is impossible," comments Jurgen Moritz of Mexico. "There are too many different opinions and all should be expressed."

Jubilee South’s Lidy B. Nacpil was all for adopting a common message. "Adopting a common message is good," she said, "and the inclusion on debt cancellation in the 12-point document shows that we have a strong message to the creditors." To Minoru Kitamura of the Japan Asia Africa Latin America Solidarity Committee, a consensus document could be acceptable, but it should contain all ideas. "Diversity is at the heart of our forum," he told TerraViva.

Currently, WSF still sees itself as facilitating "decentralized coordination and networking among organizations engaged in concrete action towards building another world, at any level from the local to the international, but it does not intend to be a body representing world civil society," said Kitamura. " The World Social Forum is not a group nor an organization." EU Parliamentary Deputy Giuletto Chiesa said, "The Forum is a global laboratory that should not be abandoned. But it should go beyond festivity and protests. It should have a structure for action. We cannot just say 'another world is possible.' We need projects and involve scientists in solutions."

Mikael Ronkko of Finland, head of an NGO on "global democratisation," upholds the current format, saying any strong structure would also make it less open. It is a view shared by Viriato Tamele, an author from Mozambique. "The forum points the way to a different and alternative approach," he says.

"This statement itself is an example of the success of the open space that is the WSF. I cannot see any alternative as to how it can take positions and remain an open and democratic space, however," says India Organising Committee member P. K. Das.

"The movement will obviously grow over time and may take a form which will vary from the concept at its inception. We can neither halt nor pre-fix the process which has to be evolving and dynamic."

31-01-2005

Quelle: http://www.ipsterraviva.net/tv/wsf2005/viewstory.asp?idnews=179


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